Atelier de création Groupe D01

Lorsque je me réveille, la lumière me brule les yeux comme si je ne les avais pas ouverts depuis des centaines d’années. Est-ce que j’étais dans le coma? En me redressant, je ne comprends pas où je suis. Autour de moi, une dizaine de personnes se préparent mécaniquement comme s’il savait exactement ce qu’ils devraient faire. Une vague foudroyante de panique et de confusion me transperce. Je tente de questionner mon voisin de lit. Aucune réponse. Je réessaye. Il reste de marbre comme si je ne lui avais jamais adressé la parole. Personne ne semble me porter attention. Je cris du plus fort que je peux en faisant des mouvements erratiques. Rien. Pas un seul regard ni une seule remarque. En cherchant le moindre signe qui confirme qu’ils me remarquent, je découvre qu’ils abordent tous la même expression. Une expression dénudée de sens comme s’ils étaient vides de l’intérieur. Mon corps tremble de terreur. Dans cette incertitude insoutenable, je comprends que je dois me fondre dans la masse tant que je n’en saurais pas plus. Je commence alors rapidement à copier leurs mouvements. Cinq minutes plus tard, on est tous en file afin de quitter cette chambre. Je redoute ce qui se cache derrière ces portes. Mon sang est glacial et pourtant de la sueur sort de tous les ports de ma peau. Les portes de la chambre s’ouvrent dans un vacarme effroyable. D’un pas militaire, la première personne quitte la pièce et les autres la suivent. J’arrive à les copier avec aise comme si ce n’était pas la première fois que j’effectuais cela. Tous mes sens sont à l’affut du moindre danger. Je m’efforce d’afficher le même air vide que les autres alors que mon cœur se débat à l’intérieur de ma poitrine comme s’il cherchait à en sortir. Soudain, une pensée fait irruption dans mon esprit. Je m’appelle Thomas…, mais je n’ai aucun souvenir de qui je suis. Cette amnésie m’affole. Pourquoi suis-je ici? Cette question tourne en boucle dans ma tête sans arrêt. On marche dans des couloirs sombres et poussiéreux. Arrivé à la hauteur d’une fenêtre, j’aperçois de grands bâtiments luxueux érigés sur un sol orangé et rocheux. On continue de marcher. Ce n’est pas normal. Il n’y a pas de sol orange sur la Terre. Mes pensées vont à cent mille à l’heure. Je n’y comprends rien. J’étouffe dans cette incertitude. Au travers d’une autre fenêtre, j’aperçois une affiche digitale. J’arrive à distinguer une phrase : « Minerve sera vous accueillir ». Suis-je sur une autre planète? Pourquoi est-ce que je n’ai plus aucun souvenir. Pourquoi tout le monde se comporte comme des robots? Arrivé à une intersection, la moitié du groupe se sépare. Instinctivement, je me dirige vers la gauche avec quatre autres personnes. Il m’apparait certain maintenant que ce n’est pas la première fois que j’effectue ce trajet avec ces personnes.  Tout me semble si familier et pourtant si étranger en même temps. La pièce vers laquelle on se dirigeait est un centre informatique. Je m’installe alors directement devant un ordinateur. Je connaissais le mot de passe sans même y penser. Une série de chiffre et de lettre s’affiche. J’arrive à comprendre ce langage. Étais-je informaticien avant?