Chacun de mes pas s’alourdissent, mes pieds s’enfoncent dans la boue. J’entends les éclaboussements de plus en plus forts le plus que j’accélère. C’est avec détermination que j’avance à travers les arbres qui semblent être la grandeur des pyramides d’Égypte. L’ombre des arbres immenses me recouvre, je me sens comme une petite fourmi insignifiante dans un océan de végétation. L’odeur me rappelle les premières journées de printemps au Québec. Ce mélange d’humidité et de fraîcheur m’apporte du confort malgré les circonstances. L’atmosphère est lourde, je ressens le poids de la chaleur me rendre de plus en plus faible. Dans ma tête, je m’évade vers une slush du Couche Tard à côté de chez moi, ceci m’amène un petit réconfort dans cette situation remplie de chaos. Sans aucune hésitation, je fonce de plus en plus profond dans cette jungle pleine de liane. Si seulement je pouvais me faire un trajet en cercle qui me retournerait vers la base de recherche sans me faire rattraper. J’essaie d’élaborer un plan concret dans ma tête, mais je suis déconcentré par cette boue qui semble vouloir me tirer vers le bas, je me sens comme si elle allait m’engloutir tout rond. Il se rapproche davantage, je n’arrive plus à identifier ils sont combien. Leurs cris me donnent mal au ventre tellement le son résonne sur les écorces des arbres autour. La peur me saisit, mais quelque part, la colère m’envahit aussi. Pourquoi est-ce que je cours? Pourquoi ai-je laissé cette situation devenir autant compliquée. C’est moi l’humain fort et intelligent qui doit conquérir la jungle. Alors que j’avance, la boue semble devenir presque collante, je ressens un frisson parcourir mon corps. C’est mon moment de me retourner et regarder ce qui me pourchasse depuis quelques temps. Je tourne la tête et juste devant moi je vois une silhouette. C’est tout le contraire de ce que j’avais imaginé. On dirait presque une créature, quelque chose d’inimaginable. L’une d’entre elles s’approche de plus en plus de moi pendant que les autres m’encerclent. Un souffle lourd s’échappe de ses narines pendant qu’elle me regarde. Mes jambes refusent de bouger, clouées au sol par la terreur. Je ne suis pas supposé avoir peur, je suis supposé être fort mais au contraire je sens une goutte de sueur couler le long de ma colonne. Je me demande si elle va me laisser fuir ou m’attaquer. L’adrénaline monte en moi, je dois prouver à mes collègues que je suis capable. Je suis un scientifique courageux avec tellement de potentiel dans la vie, pourquoi est-ce que je me laisserais engloutir par ces bêtes inconnues. Je dois pouvoir raconter mes découvertes aux autres. C’est ainsi que je remarque un petit sentier dégagé, intrigué mais à la fois paniqué je m’engage vers celui-ci, espérant découvrir quelque chose qui me permettra de m’échapper. Le chemin s’élargit progressivement et je vois une structure qui brille d’une lueur étrange. On dirait presque un hologramme parce que ça bouge comme un mirage dans un désert. Est-ce possible d’avoir découvert une nouvelle civilisation?