L'air est imprégné d'un parfum de pluie, d'ozone et d'une odeur de brûlé. Violette émerge de son sommeil, haletante. Des ombres filent en courant à proximité, leurs lampes éclairant des débris. Des éclairs teintés de rouge tapissent le ciel, un spectacle qu'elle n'avait jamais observé auparavant. Une chaleur étouffante la pèse sur les épaules. Elle ne sait pas où elle se trouve. Un bruit étouffé retentit au loin. Une explosion ? Non, plutôt quelque chose de plus sérieux, de plus profond. Comme si la terre poussait elle-même des gémissements. Azzurro se fige, son regard rivé sur l'horizon déformé par la chaleur. « Tu vois ça ? » Sa voix tremble légèrement, comme s'il essayait de dissimuler une réalité qu'il ne désire pas affronter. Elle ressent une lourdeur, un engourdissement dans ses jambes, comme si elle avait dormi pendant trop de temps. Elle est déséquilibrée, mais Azzurro ne la lâche pas. Des ombres tremblotantes dansent sur les murs déchirés autour d'eux. L'air est parfumée de cendres, néanmoins une particularité étrange attire l'attention de Violette : il n'y a pas le moindre souffle de vent. Violette a senti son cœur battre à tout rompre. Est-ce que tout cela est réel ? Le dernier souvenir qu'elle a… Elle ne sait plus quoi penser. Ils arrivent finalement à un tunnel grand ouvert, partiellement effondré. Azzurro marque une pause, examinant l'obscurité qui s'étend devant lui. "Il se pourrait qu'on ait une chance." Une lueur clignote faiblement au loin. Un panneau incliné affiche des inscriptions usées : SECTEUR 12 – ACCÈS RÉSERVÉ. Derrière eux, un son de métal. Un bruitage progressif, suivi d'un murmure sourd. Violette fait demi-tour. Quelque chose se dessine parmi les décombres. Une forme gigantesque, indéterminée, dotée d'une peau lisse et métallique. Ses yeux scintillent d'une lumière dorée. Un son de basse fréquence vibre dans l'air, presque envoûtant. Azzurro fixe un point lointain, son souffle irrégulier. « Ça ne devrait pas être là. » Il avance prudemment, comme si le moindre geste imprévisible pouvait tout compromettre. La chose est en train de courir. Le sol secoue sous ses pas, une vague de chaleur la touche à peine alors qu'une explosion se manifeste derrière eux. Une pluie de débris frappe les parois du tunnel. Violette se déplace maladroitement, ses mains frappe le sol rugueux d'une plaque de métal recouverte de poussière. « Lève-toi ! » Azzurro dit d'un coup sec. Ils s'engagent dans l'obscurité du tunnel, le souffle court. Ici, l'air est plus épais, empreint d'une senteur aigre et métallique. Plus loin, une ligne de lumières rouges scintillent doucement le long des murs. Violette regarde en arrière. La chose les accompagne. Sa silhouette se précise progressivement dans l'ombre du tunnel. Pas un bruit de pas, seulement ce bourdonnement sourd, cette vibration qui résonne dans ses os. Azzurro conduit vers une porte scellée, un ancien panneau d'avertissement à moitié déchiré suspend au-dessus : RISQUE – ACCÈS PROHIBÉ. Il saisit un code sur une boîte rouillée. Un signal sonore perçant est renvoyé. Il ne se passe rien. "Zut !" Violette touche la porte. Elle est glaciale, comme si elle n'avait jamais été exposée à la chaleur du monde extérieur. Un symbole inhabituel est inscrit dans le métal, une spirale entrelacée de lignes irrégulières. Elle est envahie par une étrange sensation. Ce symbole lui semble familier d'une certaine manière. Une idée lui traverse l'esprit comme un éclair. Des visages. Une chambre propre. Un individu en tenue de protection chuchote : « Elle ne doit pas se rappeler. » Il ressent une douleur intense à la tête. Elle recule, chancelante. Ils gardent Azzurro. « Violette ? Quel est le problème ?» dit son mari. Elle tente de parler, mais aucun bruit ne s'échappe de sa bouche. Le bourdonnement se fait de plus en plus fort derrière eux.