Les bruits de vents qui sifflent par les fenêtres brisées sont accentués par le silence absolu qui enveloppe Ethan. Il fouille chaque salle à l’aide de son pistolet, les coins en premier puis rapidement vers le centre, tel un vrai membre du SWAT. Bien que attentif et vigilant, il ne peut empêcher ses pensées de s’arrêter sur un reflet légèrement multicolore qui fait luire un des morceaux de verre d’une merveilleuse manière.
Ce n’est pas un bout de fenêtre qui l’arrêtera dans sa progression, par contre, donc il continue peu à peu à balayer le bâtiment. Un couloir délabré passe, puis un autre, puis une pièce abandonnée suivi d’un meuble en morceaux.
Cette monotonie rend d'autant plus évident le changement. Un changement si minime, mais si troublant, qu’Ethan doit s’arrêter pour réévaluer ses priorités. Son cœur avait commencé à accélérer, ses paumes étaient maintenant moites et il n’avait plus vraiment envie de rester dans ce bâtiment, malgré toutes les raisons parfaitement logiques pour lesquelles il s’y était retrouvé. Des sentiments étranges, mais tous connaissaient la devise : Sentiments changeant partiront avec le temps où feront place à un monde sanglant. Ethan prend donc la décision de continuer sur son chemin.
Ce n’est par contre pas la fin des sensations pour le jeune homme, et il tente avec plus ou moins de succès de les ignorer. Frissons et désirs de fuir le traversent à intervalles réguliers. Alors qu’il considère sérieusement revenir sur ses pas, Ethan entre dans une pièce qui augmente immédiatement les sentiments de danger. Il franchit l’encadrement de porte lentement, yeux oscillant frénétiquement d’un bout de la pièce à un autre pour capturer son entièreté et vérifier qu’il n’y avait personne pour le surprendre. Il passe quelques coups d'œil supplémentaires derrière son épaule pour être certains que personne ne l’ait suivi.
Il n’y a personne, bien sûr, mais Ethan ne peut empêcher le sentiment d’être observé de régir ses pensées et actions. Ce pourrait aussi bien être avec raison, car une fouille de la pièce révèle un coffret de métal bien trop propre pour un endroit comme celui-ci.
C’est avec soulagement qu’Ethan prend le contenant et le sécurise dans son sac à dos. Jamais n’avait-il été aussi satisfait de trouver l’objectif d’une de ces missions et de pouvoir en finir. Il n’attend pas plus longtemps qu’il n’en faut pour partir en courant vers le chemin le plus court pour quitter cette bâtisse. Il court, et court encore, passant au travers les mêmes corridors qu’il avait parcouru à l'aller, mais chaque ombre est une personne et chaque reflet vient du périscope d’un fusil de précision, orienté vers lui et prêt à tirer.
Ce n’est qu’après ce qui sembla être des heures, mais n’était probablement que quelques minutes qu’Ethan mit finalement pieds à l’extérieur et eut sa première pensée cohérente et raisonnable depuis son approche de la pièce finale: Qu’est-ce que c’était que ça?