Un flou se manifeste, comme une voile d’ombre luisant sa vision. Doucement, ses paupières alourdies essayent de voir le jour et une lumière crue envahit ses pupilles crispées entourées de son iris bleu. Soudainement, les tympans de ses oreilles perçoivent le moindre ton sonore. Essayant de discriminer les voix qui l’envahissent, elle entend des murmures n’étant pas capable de décoder le langage étranger. À sa droite se trouve un médecin vêtu d’un sarrau.
- Te voilà enfin réveillée. J’ai beaucoup de choses à te raconter Ambre.
- Ambre ? Dit-elle en fronçant ses sourcils volumineux. Sa tête tourne dans tous les sens dans un tel état de confusion.
- Ah, oui désolé… Permet-moi de t’éclairer un peu.
Gardant un regard intensif, elle ne le lâche pas du contact visuel.
- Je ne sais pas si tu t’en rappels, mais il y a une mutation génétique qui a apparu chez certains enfants après un dégât de radioactivité. Ça fait cinq ans que toutes les victimes sont endormies et nous avons entamé des recherches pendant ce temps.
- CINQ ANS !? Vous ne savez pas de quoi vous parler, laissez-moi partir.
Ambre tente de se lever, mais elle se rend compte que ses poignets sont chaînés au lit. Elle gigote de gauche à droite en refusant d’accepter son sort.
- Ambre, tu ne fais que dépenser ton énergie. Laisse-moi finir ma phrase et essaye de te détendre.
Le médecin lui donne un sédatif et elle reprend ses esprits.
- Comme je le disais, nous avons entamé des recherches et celles-ci ont relevées que vous avez tous incarné un pouvoir.
- Est-ce que je ressemble à « superwoman » selon-toi ? Dit-elle sur un ton ironique.
- Je t’assure que ce n’est pas un jeu de superhéros. Ce sont des pouvoirs destructeurs s’ils ne sont pas bien utilisés, alors écoute-moi bien.
Elle roule ses yeux d’un mouvement exagéré et elle regarde son environnement pour se distraire du médecin qui parle, ne voulant rien savoir. Des seringues vides et cassées parsèment le sol. À sa gauche, d’autres enfants vulnérables sont encore sous la somnolence profonde de leur sort. Au loin, elle voit une affiche contenant les trois catégories de pouvoirs, placés en ordre de danger : « 1. Vert : l’intelligence, 2. Orange : télékinésie, 3. Mauve : visions » Abasourdie, elle vient de tisser les liens ensemble.
- Il y a trois super pouvoirs. Le prem –
- Les enfants qui marchent là-bas sont catégorisés par leur super pouvoir, soit représenté par une couleur. Tu n’as pas besoin de finir ta phrase. J’en ai déduit avec la pente carte. Me prends-tu pour une cinq ans ? J’ai dix-sept ans. La vraie question que je devrais te poser est la suivante : pourquoi il y a seulement des groupes de verts et d’oranges s’il y en a trois.
Les collègues du médecin se retournent vers lui en lui donnant un regard inquiétant. Elle ressent l’adrénaline qui coule à travers ses capillaires sanguins se dilatant pour lui envoyer un influx nerveux de courir.